J’ai longtemps voulu écrire un article sur Her, mais je ne me sentais d’aucune légitimité d’en parler puisqu’il y a bientôt 6 ans que je suis le groupe depuis leur formation sous le nom de The Popopopops. Je ne vous ferai pas un long résumé sur mon parcours du côté « fan », mais comme Her prendra fin pour laisser place à Victor Solf , tout simplement, j’ai aussi besoin de tourner cette page. Dans cet article, je vais vous raconter un peu ce que j’ai ressenti lors de mon visionnage du documentaire « Are you still here ?», que j’organiserai d’une façon nouvelle comparée au reste de ce que j’ai pu faire sur le blog, peut-être plus « intime », c’est un peu une demi-confession d’une fan, car il y aurait tant de choses à dire.

La genèse de Her

Tu ne connais pas l’histoire de Her ? Je vais te la raconter rapidement. Avant, il y avait The popopopops, une belle aventure musicale, entre des amis rennais, comme dans tous les groupes, certains quittent le navire par choix de vies professionnelles, comme Vincent Bessy ancien guitariste parti en 2013, et Guillaume Halbique, ancien batteur, qui est lui parti à la fin de The popopopops. Les « fondateurs » Victor Solf et Simon Carpentier, intégreront à ce projet Louis Kuipers, guitare et synthé et Thomas Clairice à la base. Fin 2014, le projet prend fin, j’apprends que je ne dois pas m’inquiéter, le groupe reviendra pour des nouvelles musiques sous un nouveau projet. En 2015, est né le groupe Her (« elle »), nom féminin pour un duo de voix masculine. Le mystère était entier sur l’identité de ce groupe pour ceux qui ne le connaissent pas. Pas de photo, juste un clip « Quite like» et puis il y a eu le 1er concert aux Transmusicales de Rennes, ma découverte de ce renouveau en 1er partie de Foals (à Lille)… C’est Mathieu Gramoli qui sera derrière la batterie. Puis on entend « Five minutes » dans une pub pour Apple. Le succès devient vite mondial, le groupe tournera en France, en Europe, aux USA. Dans de prestigieux festivals comme Rock en Seine. Pourtant, les dernières apparitions de Her l’été 2017 se font sans Simon, qui verra l’arrivée de Desmond Myers en seconde voix/guitare. Quelques semaines avant de partir, nous apprenions la maladie de Simon, qui l’emportera rapidement. « Are you still Here ?» est devenu plus qu’une chanson, c’est aussi un documentaire.

Bien plus qu’une chanson.

« Are you still here? », réalisé par Rodrigue Huart, disponible sur mycanal, est un documentaire très poignant. Sûrement dû à mon attachement pour Her, mais il permet également d’en apprendre plus sur les dernières volontés de Simon : finir l’album et la tournée, quoi qu’il arrive, une promesse faite entre deux amis, un duo. Il y a la difficulté de perdre un être cher, la dureté de continuer pour Louis, Thomas à faire partie du groupe, mais aussi pour l’ingé son Michael Declerck (qui était déjà présent en technique avec The popopopops). Desmond quittera également le groupe. On se demande encore comment Victor arrive à avoir cette rage sur scène pour cette fin de tournée. L’émotion est palpable. Une phrase me reste en tête, le fait que Victor ait envoyé une chanson la veille du décès de Simon sans savoir si la force était présente pour écouter ce titre. Ce documentaire, c’est aussi comprendre le combat et la volonté de Simon de se battre contre son cancer pour vivre un rêve, cette tournée aux USA.

On assiste également aux auditions des nouveaux membres : Louis-Marin Renaud, Baptiste Pelsy, David Sultan. Les anciens qui aident les nouveaux. Comment vivent-ils tout cela ? Comment s’est fini l’enregistrement de l’album ?

Autant de questions que je me suis posée, qui ont trouvé des réponses. La voix de Simon sera toujours dans nos cœurs, grâce à ses Tape et l’album qui ont permis de figer une partie de ce qu’il était.

 

L’avenir.

C’est une page qui se tourne, une fin d’un chapitre. Victor en ouvrira un nouveau, pour le moment rendez-vous pour l’ultime concert de Her, le 2 février 2019, qui était un projet fou, je me rappelle ses mots de Victor « Pour le Zénith on a totalement craqué je crois », finalement pas tant que cela, puisque la fosse était déjà complète, à l’heure où j’écris l’article quelques places sont remises en vente. J’ai vécu ma 1ère date de Her au Zénith de Lille avant Foals, je terminerais ce chapitre moi aussi, avec le Zénith, mais à Paris.

Je ne sais pas si mes mots seront lus par tous les membres, anciens comme nouveaux, mais je laisse ce petit message personnel, vous avez fait de Her quelque chose de beau, un combat, mené à bout de bras, avec force et courage. Une leçon de vie. Merci pour toutes ces rencontres humaines au fil des ans, des gens inconnus sont devenus des contacts, puis des amis. Vous avez gardé les pieds sur terre, votre présence sur pratiquement chacune des dates en fin de concert, au contact des gens qui vous écoutent, que vous avez su garder. Un grand merci pour toutes ces années. Merci Simon d’avoir croisé nos chemins et de donner un espoir, celui d’être fort et de vivre nos vies à fond. Une fin pour un nouveau début.